(Présentation et compte-rendu de la journée et transcription des propos et des échanges entre les différents conférenciers et acteurs présents).
La journée débute par la diffusion de l’appel du 18 juin du général de Gaulle.
En juin 1940 la défaite militaire est là.
De Londres un général presque inconnu Charles de Gaulle lance vers la France le seul message d’espoir.
Interprétation du « Chant des partisans » par Frédéric Smektala.
La chanson « Nuit et Brouillard » par Frédéric Smektala et Jean Louis Mary va introduire ensuite l’après-midi.
Christophe Bayard
Nous avions contacté, il y a quelques années, Jean Ferrat, l’auteur de « Nuit et Brouillard » qui nous avait répondu une lettre très gentille disant qu’il ne pouvait pas venir, mais qu’il était de tout coeur avec nous, parce qu’il partageait pleinement ces valeurs par son histoire familiale et le travail fait auprès des élèves. Je me rappelle de ces paroles :
« si tous les professeurs pouvaient en faire autant ». Il était convaincu que les valeurs de la Résistance et la meilleur transmission possible du souvenir de la déportation étaient très importants pour notre pays.
Nuit et Brouillard est une chanson qu’il avait eu du mal à finir. Il avait mis plusieurs années à l’écrire. Il l’avait au plus profond de lui, sa famille en partie déportée, famille juive qui avait vécu l’antisémitisme et la répression. Il nous avait confié, qu’ayant eu à la jouer devant un congrès de déportés, il n’avait pas pu la finir tellement l’émotion dans la salle était forte.
« Nuit et Brouillard », « Nacht und Nebel », le classement des déportés qui devaient partir et ne jamais revenir de cet enfer.
Frédéric Smektala
Par une directive d’Adolf Hitler en 1941, toutes les personnes soupçonnées d’être nocives ou dangereuses pour l’Allemagne devaient être déportées.
En 1955, 10 ans après la guerre, le cinéaste Alain Resnais a réalisé un moyen métrage de 32 minutes, avec de très dures images de la guerre, qui s’appelait Nuit et Brouillard.
En 1963, Jean Ferrat a été l’auteur compositeur et l’interprète de cette chanson, qui lui tenait à coeur et était inspirée par la déportation de son papa en 1942, via Drancy Auschwitz
Les chanteurs d’aujourd’hui aiment écouter et chanter ces textes comme ceux de Jean Ferrat et ils leur donnent envie de composer.
Nuit et Brouillard, chanson passée en concert en 1963 et interdite à la radio.
Christophe Bayard
Présentation officielle du C.N.R.D. par Thierry Delamotte et François Ferrette.
Thierry Delamotte
Monsieur Lacan, Directeur académique des services départementaux de l’éducation nationale, tenait à remercier Monsieur Bayard qui organise cette journée comme président de l’association “Vive la Résistance“ organisatrice et comme enseignant d’histoire particulièrement investi dans la transmission de la mémoire et membre très actif du jury du département autour du C.N.R.D.
Ce concours a été institué il y a 53 ans par le ministre de l’éducation de l’époque, à la suite d’initiatives d’anciens résistants et de déportés particulièrement de la confédération nationale des Combattants Volontaires qui est représentée dans l’Orne par Madame Comte, présidente des C.V.R. de l’Orne.
53 ans après, cette action continue, on peut espérer qu’elle continue encore très longtemps, autour d’un thème national, qui voit alterner chaque année Résistance et Déportation : cette année, pour coller au cycle mémoriel, autour de la commémoration de la Seconde Guerre Mondiale. c’était déjà la Résistance l’année dernière et cette année la thématique tourne autour de la Libération :70 ans ; 1944-2014.
Dans l’Orne on se félicite que ce concours soit aussi bien suivi, puisque l’on a un peu plus de 200 élèves.
Cette action éducative permet chaque année aux élèves de travailler sur la mémoire de la Résistance et de la Déportation, la mémoire de ces hommes et de ses femmes qui se sont battus, qui ont résisté et qui sont pour un certain nombre d’entre eux morts pour avoir porté ces valeurs, qui honorent et font notre République aujourd’hui.
Ces valeurs, si vous vous engagez dans ce travail, vous aurez vous aussi à vous les approprier et vous en faire les témoins. Elles constituent le ferment de notre vie actuelle et future de citoyen.
Le directeur académique tient à remercier le travail des associations, et des Combattants Volontaires de la Résistance et particulièrement madame Comte qui est la cheville ouvrière, qui remet chaque année les prix à la Halle aux blés d’Alençon et les services de l’O.N.A.C., les anciens combattants et victimes de guerre et Madame Magali Ozouf.
Le CDDP d l’Orne, le centre de documentation pédagogique qui va vous aider suivant le thème que vous aurez choisi, vous épauler ainsi que vos enseignants pour trouver les documents qu’il peut avoir et le service des archives départementales de l’Orne.
Les grands témoins qui pouvaient se déplacer dans vos classes sont appelés à disparaître dans les prochaines années. Comment pourra-t-on parler quand les témoins directs ne seront plus là. D’où l’intérêt des passeurs et des services de l’état ou des enregistrements de ces grands témoins comme le fait monsieur Bayard, pour que l’on ne puisse jamais remettre en cause leurs paroles et que l’on puisse y avoir accès par les médias.
Le directeur tient à remercier tous les enseignants qui chaque année font ce travail dans leur établissement et félicite les élèves qui se sont engagés cette année ou qui vont faire ce travail avec pour thème cette année
La Libération du territoire et le retour à la République.
François Ferrette
Organisation pratique du concours au niveau départemental.
C’est un concours national avec remise de prix nartional, au mois de décembre chaque année.
La Libération du territoire et le retour à la République est un titre général.
Plusieurs types d’épreuves :
Le devoir sur table qui est réalisé dans les établissements scolaires le 21 mars 2014, date nationale, affichée au bulletin officiel de l’éducation nationale.
Une commission académique va se réunir pour définir deux types de sujet pour le devoir sur table ; un sujet pour les élèves de collège et un autre sujet pour les élèves de lycées.
Les deux documents de l’année dernière. Celui pour les collèges est un document de 4 pages, composé d’une part, d’une iconographie sous la forme de photographies, de monuments locaux, des affiches, des tracts, des documents clandestins, comme la presse, là on a en exemple avec le journal de combat de décembre 1942, c’est une première partie donnée aux élèves de collège. La deuxième partie, il s’agit de deux travaux à réaliser en deux heures pour les élèves de collège.
Un travail sur les documents, puis une rédaction d’un texte organisé avec des axes qui sont fournis dans le document pour l’épreuve de collège.
Pour le lycée c’est semblable. L’an passé, 5 documents fournis, qui étaient les supports de réflexion pour les élèves, une partie documentaire, une autre partie travail sur documents avec des questions sur les documents et aussi une partie rédaction pour les élèves de lycée, l’épreuve dure 3 heures.
2 heures pour les élèves de collège, 3 heures pour les élèves de lycée.
En décembre 2012, il y a eu 42 lauréats représentants 12 académies invités à une cérémonie de remise de prix en présence du ministre de l’éducation nationale.
La date phare est le 4 juin 2014 à 15h à la Halle aux Toiles où aura lieu la remise des prix pour les élèves qui auront eu un prix.
Christophe Bayard
Françoise Comte, Annette Lajon , Cécile Rol Tanguy, et Guy Perrier vont évoquer le thème du concours :
La libération du territoire et le retour à la République.
Annette Lajon, Résistante dans le département de l’Orne, issue d’une famille de résistants
dans le canton d’Athis, près de Flers, avec son papa qui a été acteur dans ce qui à la libération a permis le retour à la République.
Cécile Rol Tanguy, Résistante parisienne qui était l’ épouse et l’agent de liaison du colonel Henri Rol Tanguy, Chef régional des Forces Françaises de l’intérieur en Ile de France et qui a participé aux premiers combats dans la Guerre d’Espagne, dans les Brigades Internationales dés 1936 qui opposait Franco à la jeune République espagnole.
Françoise Comte, Résistante ornaise, issue d’une famille de Résistants, le papa était le chef du BOA (bureau des opérations aériennes) dans le département de l’Orne, une partie de sa famille a été arrêtée avec elle en 1943, une opération aérienne qui a mal tourné. Enfermée puis déportée à l’âge de 16 ans et demi à Ravensbrük et Sachsenhausen, qui est aujourd’hui la présidente des CVR (Combattant Volontaire de la Résistance de l’Orne)
Guy Perrier, Résistant et écrivain, auteur de nombreux livres sur les grandes personnalités de la Résistance dont le dernier “12 Résistantes qui ont changé l’histoire “, qui rend hommage aux femmes qui ont été injustement oubliées dans la résistance, livre que l’on présentera ce soir lors d’une conférence dans les salons du restaurant Rive Droite, PC historique du Général Leclerc. Guy Perrier est un combattant, Résistant dans l’esprit,
Dés l’âge de15 ans en 1940, il a commencé à développer cet esprit de Résistance.
Il nous dit que la Résistance a un message d’espoir même si c’était un moment difficile.
mais « Pour être Résistant, comme disait Raymond Aubrac, il fallait être un volontaire optimiste »
En 2014, c’est le 70ème anniversaire de la Libération, le cœur du combat :
c’est libérer le territoire, la mission que s’étaient fixée les Résistants aux côtés des Alliés mais aussi c’est penser à ce qu’allait devenir la France après la Libération.
On réfléchit à l’après-guerre autour du général de Gaulle, autour d’hommes comme Jean Moulin qui le représentait en France et autour de l’Armée de Ombres.
Annette Lajon
La Résistance a préparé le terrain mais qui a existé que dans une seule optique :
Qu’un jour le débarquement se produise et que nous soyons libérés et des troupes allemandes qui occupaient notre pays et aussi de ce régime nazi abominable.
Depuis que nous étions envahis (nous étions en zone occupée), tous nos efforts ont été concentrés dans ce but.
Cela n’a pas été facile. Une longue organisation a été nécessaire. D’abord se regrouper par bonnes volontés, ensemble suivant les liens que l’on avaient à l’époque, organiser des échanges avec Londres, d’abord pour que Londres sache ce que nous faisions, et tout ce qui se passait dans tout le territoire, qu’un jour elle allait venir libérer.
Il y a eu une mission de renseignements, d’organisation.
Ensuite nous pensions à l’avenir.
Le général de Gaulle avec les gens qui l’entouraient, a pensé à l’avenir très vite.
Dés 1942, il écrit un premier texte où il disait ses intentions.
Il voulait que chacun comprenne qu’il n’était pas question qu’il vienne faire un putsch militaire et qu’il prenne un pouvoir absolu (étant donné qu’il était un militaire, certains le redoutaient)
Il a affirmé dans ce texte qui n’a pas été prononcé à la radio mais qui a été diffusé dans certains journaux clandestins. Il ne voulait pas retrouver la III ème république qui était à ses yeux, à l’origine, par sa faiblesse, de notre défaite de 1940.
Il ne voulait absolument pas remplacer le régime de Pétain par un autre régime totalitaire. Il voulait rétablir une République, il fallait qu’il y ait des élections, il promettait pour la première fois que tout le monde y compris les femmes aurait enfin le droit de vote. C’est une révolution que donner le droit de vote aux femmes. Il y a avait aussi d’autres projets.
Le moment du débarquement devait être prévu, on ne savait pas où et quand, mais on savait qu’il aurait lieu. Suivant l’endroit où il aurait lieu, les Français devaient être considérés comme des Alliés des Anglo-Américains. Ce qui était difficile.
Parce que Pétain, à la tête de l’Etat français, pouvait être considéré comme le représentant de la France, ou bien au contraire, il était l’Allié d’Hitler et à ce moment-là nous faisions parti des pays vaincus et envahis.
Si au contraire, Pétain ne représentait pas la France et si le général de Gaulle était le représentant, nous faisions parti des Alliés qui soutenaient les Anglo-Américains et étions automatiquement dans le camp des vainqueurs. Ce qui est totalement différent.
Une fraction des Alliés et en particulier Roosevelt, considérait Pétain comme le véritable représentant de la France. Il ne voulait pas comprendre que le général de Gaulle n’avait été amené de façon légale par un vote et que le général de Gaulle avait fait une sorte de coup d’Etat. S’il considérait que Pétain représentait la France et que nous étions un pays pro-nazi occupé, Roosevelt allait agir, de façon, à mettre des Américains à la tête de toutes les communes, départements, au fur et à mesure de la Libération des territoires.
Très tôt, le général de Gaulle avait dit : au fur et à mesure que les territoires seront libérés, un homme de la Résistance, le chef de la Résistance locale ira automatiquement, en mon nom prendre possession de la mairie et de la direction du territoire qui venait d’être libéré.
Ce qui a été très long. Le débarquement a eu lieu le 6 juin 1944 et nous nous avons été libéré le 16 août. La Résistance entre le 6 juin et le 16 août a été une résistance capitale, car elle retardait l’avancée des renforts allemands. Il y a eu des arrestations et des chasses aux résistants, abominables pendant cette période-là.
Ce que j’ai vécu à cette époque. Nous avons eu la chance de nous échapper et de ne pas être pris. Le 16 août au matin, papa au nom du général de Gaulle est allé prendre possession de la mairie et au nom du général de Gaulle administré le territoire qui dépendait de la commune mais aussi de l’arrondissement.
A cette époque-là il n’y avait ni téléphone, ni électricité, ni de transport car plus de route pratiquement. Tout était démoli.
Celui qui avait la mission au nom du Général de Gaulle d’administrer cette fraction du territoire, se trouvait totalement isolé, il ne pouvait même pas avoir de rapport avec les autres ni avec la capitale qui pour nous était Alençon.
C’était organisé en Comités Cantonaux de Libération (CCL), avec à sa tête le chef de canton de la Résistance, ensuite les principaux étaient rassemblés à Alençon en CDL,
Comité Départemental de Libération. Chacun dans son coin était obligé de prendre des quantités de responsabilités puisqu’aucune communication n’était possible.
Papa envoyait à vélo, une fois par semaine, une sorte d’estafette avec un papier sur lequel il avait consigné l’essentiel de ce qu’il avait fait dans la semaine et il demandait quelques consignes pour la suite. il fallait faire avec ce que l’on avait.
On n’avait rien à manger, avec le peu de provisions, il fallait essayer de nourrir toute la population. Il fallait que les Allemands, qui restaient disperser dans la campagne, soient prisonniers, sans les molester en les rassemblant, pour qu’ils deviennent prisonniers de guerre.
Dans l’Orne, le département a été exemplaire, il fallait éviter tous les règlements de compte arbitraires. Au moment de la Libération, tous les gens collaborateurs devaient être écartés des responsabilités du pays mais il n’était pas question de faire des exécutions sommaires comme dans certaines régions.
Tous les collaborateurs et tortionnaires comme Jardin qui était à la tête de la milice dans l’Orne, aidé par un type comme Neveu et qui se vantait d’avoir arrêté, torturé plus de cent Résistants et d’avoir le sang de cent résistants sur les mains ont été arrêtés, passés en justice et condamnés à mort légalement ; il n’y a pas d’exécution arbitraires immédiates.
Le général de Gaulle avait pris soin de tout organisé d’avance, de tout prévoir d’avance , que tout s’est fait dans le calme et dans la légalité.
Le général de Gaulle avec Jean Moulin et tous les mouvements de Résistance ont prévu des Nationalisations, car la France était réduite à néant. plus de téléphone, ni électricité,
ni chemin de fer. La reconstruction de la France, des réseaux téléphoniques et ferroviaires
devaient se faire de façon coordonnée. Avant il y avait une petite centrale électrique dans un coin, une autre dans un autre endroit, il y avait des chemins de fer non coordonnés, celui de l’Est, de l’Ouest, celui du Sud, rien n’était coordonné. Il fallait reconstruire de façon coordonnée et harmonieuse et cela par l’État.
La sécurité sociale a été prévue, une mutualisation, une aide les uns pour les autres.
Les malades devaient être soutenus. Les allocations familiales sont prévues.
Tout ceci n’existent pas dans tous les pays
Pour nous cela date de 1944, les premières élections avec droit de vote y compris pour les femmes. A partir de cette époque-là a été faite la constituante de la IV ème république qui a donnée la V ème.
Christophe Bayard
Madame Annette Lajon, vous avez posé les bonnes pistes qui conduisent au retour à la République. C’est le travail souterrain de la Résistance, qui fait la France d’aujourd’hui, les pages de la IV ème et V ème République ont hérité de ce travail voulu par les Résistants.
Cette affiche “ Nous voulons “ est au cœur du sujet, reproduit les principaux points de la Déclaration aux mouvements que le général de Gaulle avait remise à Londres en avril 1942 au dirigeant de Libération Nord, Christian Pineau, avant son retour en France.
Texte fondamental, sur cette affichette on a des extraits. Il pose le socle de ce que va être le rassemblement de toutes les forces de la Résistance, derrière un idéal commun
dans ce qui va s’appeler la France Combattante. En 1942, il y a encore la France Libre d’un côté (appelée la Résistance extérieure) et la Résistance intérieure.
Les deux sont unifiées par Jean Moulin petit à petit par le travail de terrain.,
Le général de Gaulle fait cette déclaration aux mouvements, liberté égalité, fraternité , remettre des droits, de restaurer les libertés intérieures « Une fois chassé l’ennemi du territoire tous les hommes et toutes
les femmes de chez nous élisent l’assemblée nationale qui décidera souverainement des destinées du pays »
On se trouve dans ce qui va être la France de l’après-guerre.
Ca va devenir la France Combattante. La France Libre à l’été 1942 devient la France Combattante.
A partir de juillet 1943, il n’y aura plus d’engagement dans la France Libre, il y aura une seule France combattante qui réunie ceux qui résistent à l’intérieur et ceux qui luttent à l’extérieur.
Christophe Bayard
Madame Cécile Rol Tanguy, vous avez vécu cette Libération aux premiers postes avec votre mari et ce travail pour la reconstruction parce que vous pensiez à cette France dont vous rêviez, une France de Liberté, une France plus social et plus juste peut-être.
Cécile Rol-Tanguy
Cette France que l’on voulait plus moderne et davantage au service du pays.
C’était les hôpitaux, l’éducation, tout ce qui concernait la vie courante.
J’étais pendant 4 ans l’agent de liaison dactylo secrétaire de mon mari.
C’est après le Conseil National de la Résistance, les différents mouvements ont regroupés leur branche armée. Mon mari a représenté son mouvement qui était les Francs Tireurs et Partisans et à ce titre il a été incorporé dés le début 44, à l’Etat Major qui allait travailler pour la libération complète de la France, lui pour la région de Paris, on avait travaillé presque tout le temps en ville. Au mois de juin il y a eu des arrestations des morts.
Le COMAC, a nommé à l’unanimité, le délégué militaire National, Chaban Delmas
L’insurrection nationale est inséparable de la Libération nationale. Parce que l’insurrection c’était mettre le peuple avec nous parce que les forces armées n’étaient pas si nombreuses ? Libération de la Normandie, des grandes villes de l’ouest et la 2ème D.B. qui débarque puis qui libère Alençon, et qui se dirige sur Paris.
L’état Major de mon mari a décidé d’envoyer un émissaire au devant de la 2ème D.B. et des Américains. Cela s’est décidé un dimanche après-midi, le chef d’Etat major lui- même est parti parce qu’il parlait parfaitement l’anglais, dans la région parisienne, il a passé les lignes allemandes, il a expliqué ce qui se passait à Paris depuis le 19 août.
Le 19 août on avait lancé l’insurrection parisienne : Appel au peuple, mobilisation générale, les ministères sont pris petit à petit. Le 19 août a été une journée très importante dans Paris ; le Comité Parisien de la Libération, les comités dans les arrondissements ont pris les mairies. Quant notre ami Cocteau Gallois ( chef d’état major du colonel Rol-Tanguy à la Libération de Paris) avait été envoyé au devant des Américains est arrivé il leurs a expliqué que Paris se libérait petit à petit et qu’on attendait la 2ème D.B.
A Paris, il y a eu des barricades, des enfants d’une dizaine d’années participaient en amenant un sac, une pierre. On a abattu des arbres pour monter des barricades dans les rues principales qui empêchaient la circulation des Allemands qui restaient encore et petit à petit, le jeudi soir quand la 2ème D.B. est arrivée avec le capitaine Dronne, Paris était en grande partie libérée. Vendredi, cela s’est terminé avec la place de la république où il y avait encore à la caserne de la république encore des Allemands qui essayaient de se battre et qui se sont rendus parce que la 2 ème D.B.arrivait avec le matériel. On a jamais reçu d’armes malgré les nombreuses demandes qui avaient été faites : il y avait des lieux où on pouvait parachuté des armes.
Dronne c’est la Nueve, la neuvième compagnie composée de républicains espagnols.
Mon mari qui s’était battu avec les brigades internationales en Espagne, en arrivant a trouvé des half-track, des éléments de la 2ème D.B. avec des noms espagnols, pour lui l’émotion était grande. Cette semaine, je l’ai passé dans les souterrains sous le Lion de Belfort à Paris où il y avait l’Etat major, le 1er 2, 3, 4, ème bureau; personne ne savait qui j’étais et personne ne savait qui était mon mari. Nous avions tous des noms d’emprunt, c’était très cloisonné. Moi je m’appelai Lucie,
Rol, c’était le nom d’un parisien mort en Espagne sur le front de l’Elbre ? il y a un mois, je me trouvais dans les cérémonies au bord de l’Elbre pour rappeler ce combat des brigades espagnol.
Le vendredi, la 2ème D.B. est rentrée par plusieurs portes mais moi, j’étais au bord de l’avenue d’Orléans près du Lion de Belfort à Paris, j’ai vu passé tout le monde en pensant à tous ceux qu’on avait laissé en route, fusillés, déportés qui rentreraient ou non.
Mon père est mort à Auschwitz alors qu’il était un bon breton, il y a eu beaucoup de politiques arrêtés, il est parti dans le premier convoi qui a été emmené à Auschwitz et deux mois après il est mort avec d’autres; un convoi qui a été décimé très vite.
Je n’avais pas de joie. C’était beau de voir défilé, de voir que l’occupation se terminait mais ce n’était pas la joie comme ces femmes qui sautaient au cou des soldats de la 2ème D.B.
Pour nous qui avions tant donné, il y en avait trop qui manquait.
Donc vendredi dans l’après-midi, on a cherché Von Choltitz qui était le représentant de Hitler à Paris, le patron de l’armée allemande, il a été amené à la préfecture de police où se trouvait mon mari avec le général Leclerc. Il fallait qu’il signe sa reddition. Il ne voulait pas se rendre aux FFI, l’armée c’est autre chose et représentait pour lui autre chose.
Celui qui se rendait, sa famille en subissait les conséquences. Le général a dit pour la Réddition, il faut partir à mon PC de Montparnasse, il avait établi son PC.
Mon mari est parti dans un half-track de la 2ème D.B. avec entre autre le colonel Valrimont qui était le représentant du COMAC comité action militaire. Quand ils sont arrivés à Montparnasse, le colonel Valrimon a dit qu’il faudrait que la Résistance signe, il y eu un papier signé à la préfecture.
le général von Choltitz se rend au général Leclerc. On a ajouté à la main le colonel Rol-Tanguy. Lui n’aurait jamais demandé car dans l’armée, quand un général décide, le colonel n’a rien à dire, il n’a pas a figuré. Dans la 2ème D.B. quelques uns ont trouvé que sa signature ne valait rien. Il a signé et maintenant s’est admis.
Des groupes de la 2ème D.B. et des FFI ont parcouru Paris pour faire cesser les combats.
Le lendemain c’est la descente des Champs Elysées, on voit le général de Gaulle, très entouré, descendre la grande avenue, j’étais participé à ça.
Quand on est rentré le soir, on a dit que le général de Gaulle recevra les officiers FFI,
Un officier de l’état major a dit il faut une femme avec nous. Ainsi j’ai été la seule femme reçue dans les jours qui suivaient la libération de la capitale. Aucun des journalistes ou des écrivains n’a parlé qu’il y avait une dame. Les femmes ont gagné le vote des femmes par leur participation à toute la résistance, parce qu’elles ont été partout.
Après la Libération, la guerre, elles ont repris leur vie de famille ou les jeunes se sont mariés et des femmes on en a pas parlé. Le premier qui a évoqué le travail des femmes dans la résistance, c’est mon mari, c’est le premier à dire « sans les femmes on aurait pas pu faire tout ce qu’on a fait » c’est vrai les femmes passaient plus facilement des barrages.
Personnellement, j’ai traversé la croix de Berny (14 km de Paris) j’habitais à côté, je suis parti, il y avait un cordon d’Allemands, c’était le 15 août, avec ma machine à écrire dans le fond de la voiture de mon fils, j’avais mes eux enfants: il y avait la mitraillette de mon mari, lui il avait le revolver et j’ai ramené tout sur Paris.
Je dis toujours, on avait été volontaire jusqu’au bout.
C’est une période que nous avons vécu intensément, tout en restant naturel, car il y avait des voisins. On se fondait dans la population ; j’ai fait de la Résistance surtout en ville.
Christophe Bayard
Merci pour ce témoignage qui retrace la Libération de Paris au côté du colonel Henri Rol Tanguy dont vous étiez l’agent de liaison. On voit cette photo de la descente des Champs Elysées après tant d’années de souffrance. on voit Leclerc Bidault
Cécile Rol Tanguy
Les FFI on ne les a pas montré, les FFi étaient plus discrets, ils ne se sont pas imposés, les FFI ont été intégrés dans l’armée : 135000 avec la remontée du Rhône, pour une armée nouvelle. Mon mari est resté dans l’armée, il a fait la campagne d’Allemagne avec le général Delattre.
Nous allons évoquer la libération avec Françoise Comte qui a été déportée, mais pour elle c’est uniquement la libération du camp en 1945. Elle n’a pas vécu les joies de la Libération des Normands, Parisiens, elle vivait un enfer dans un camp de concentration.
Il y a eu plusieurs libérations, c’est hors sujet mais si en 1944 la France a été libérée, c’est aussi parce que pendant plusieurs années avant depuis pour 1940 et même pour certains avant puisque l’on parlait de la guerre d’Espagne, des hommes et des femmes ont mené un combat souterrain risqué, ils ont perdu la vie souvent.
Comme dit le chant des partisans : « Si tu tombes, un ami sors de l’ombre à ta place »
Avant 43, il y a une autre résistance qui est très importante.
Françoise Comte
Quand j’ai vu le thème du concours la libération du territoire, je me suis posée beaucoup de questions.
Je me suis dit, il faut que les élèves trouvent un moyen avec au début de leur devoir sur table ou dossier, le moyen d’expliquer rapidement bien sûr car c’est une entrée en matière.
La libération du territoire ne commence pas au débarquement du midi ou sur les plages de Normandie.
Si les armées alliées ont pu débarquer, c’est parce que dans la France entière et surtout dans nos trois départements Bas-Normands, il y a eu de la Résistance qui a préparé le terrain, qui s’est assurée qu’à Londres on avait tous les éléments pratiques, à tel endroit on va traverser une voie ferrée, à tel endroit, il y a un carrefour, un dépôt de carburant, un aérodrome, pour que les armées britanniques, françaises, américaines, canadiennes, polonaises, sachent ce qu’elles allaient trouver sur le terrain.
Il faut bien penser à cela quand vous faites le concours.
La libération du territoire ça ne commence pas par le débarquement.
Pour moi, ça commence en octobre 1941; je suis allée avec mon papa du côté du Havre, au cap Antifer relever, moi faire un dessin à main levée de tout ce que l’on voyait du haut de la falaise du cap Antifer, et papa tout ce qui se trouvait au ras des flots où il y avait une station radio très efficace et qui a été détériorée et qui a été ramenée en partie en grande Bretagne. Ce qui a permis à la France Libre et aux Anglais de savoir comment brouiller ce que recevait les Allemands et comment brouiller ce qu’ils émettaient.
Sur internet vous allez sur Antifer : l’opération Biting.
Moi j’ai été arrêtée en juillet 43, après j’ai été coupée de tout.
Annette Lajon
Nous avons été libérés en 1944 mais la fin de la guerre a été en mai 1945.
Les camps ont été libérés qu’en 1945.
Dans la réorganisation de la France, nous avons fait une sorte de France provisoire en 44.
Il a fallu attendre que les prisonniers et déportés reviennent.
Toute la population jeune et masculine n’était pas sur le territoire français en 44, il a fallu le temps de les rapatrier.
Les journaux qui ont commencé à reparaître dés juillet 44, le publicateur libre de Domfront, c’était un journal qui avait été placé sous séquestre, parce qu’il avait été un journal collaborateur, il faisait un peu plus que ce demandaient les nazis.
L’ordre nazi voulait que tous les journaux soient épurés, tous les articles qui passaient, devaient être soumis à la censure, ils retiraient tout ce qu’ils voulaient. Si vous étiez un journal collaborateur vous pouviez faire passé beaucoup plus volontiers tout ce que l’ordre allemand voulait faire passer. Placé sous séquestre, on avait confisqué tout le matériel et le journal ne pouvait plus paraître. Tout un groupe de Résistants de l’Orne s’est réuni, apportant chacun des capitaux pour réunir une somme suffisante, pour faire reparaître ce journal sous le titre du Publicateur libre. Il y a eu plusieurs Résistants qui avaient été pris, déportés, qui n’étaient pas rentrés en 1944. je pense à monsieur Erlemon qui a été le proviseur du lycée de Domfront. C’est la femme qui a pris provisoirement leur place et a mis des capitaux en leur nom, jusqu’à ce qu’ils arrivent s’ils revenaient.
Il a fallu faire des choses provisoires parce que tout le monde n’était pas rentré.
La place des femmes dans la Résistance n’a pas été reconnue du tout à sa juste valeur parce qu’on a toujours parlé des hommes. Moi je parle souvent de papa, mais quand papa fait quelque chose, c’était papa et maman. Quand nous avons abrité l’aviateur canadien pendant 3 semaines à la maison, c’était papa et maman, pas l’un ou l’autre.
Quand tous les chefs de la Résistance sont passés à la maison, c’était papa et maman.
C’est papa qui a eu la légion d’honneur, il a reconnu lui même qu’elle était méritée par tous les deux et même par tous les 3; sur les statistiques, il y a que lui qui a eu la légion d’honneur.
Guy Perrier
Je voulais ajouter, en 45, il y avait encore des poches du territoire français qui n’étaient pas libérées. Moi, j’ai appris au lycée Saint Louis, le 4 janvier, le proviseur m’a convoqué
« j’ai une mauvaise nouvelle pour vous, votre père est mort hier matin », ça été annoncé par la croix rouge suédoise qui faisait transmettre les messages, les poches du territoire français métropolitain étaient encore occupées, elles ont été lâchées que lorsqu’il y a eu la capitulation générale. Royan, La Rochelle.
Christophe Bayard
C’est important cela fait partie de la Libération du territoire qui ne s’est pas faite le 23 novembre 1944 quand Strasbourg est libérée, il y a des poches de Colmar début 45 en Alsace, il reste encore les poches de l’Atlantique.
Le programme du CNR qui a 70 ans en 2013 : Combat de la Résistance pour l’avenir
Le 27 mai 1943, les 17 membres se sont réunis, rue Dufour sous la présidence de Jean Moulin et qui est arrêté le 21 juin 1943, moins d’un mois plus tard.
Il a crée ce CNR qui va donner un programme que vous allez travailler.
Ce programme est acté en mars 1944, il est présenté au général de Gaulle le 28 août 44.
Il va faire consensus, on va l’appliquer en grande partie et notamment la deuxième partie.
Il est composé de deux grandes parties ;
➛Les mesures pour la libération du territoire, les mesures de combat,
➛la deuxième partie, les mesures à appliquer dés la Libération du territoire :
C’est l’après-guerre. Il y a une série de réformes, nationalisation, planification, sécurité sociale, comité d’entreprise, liberté de la presse; des réformes très importantes qui vont poser un socle pour les années qui suivent.
Le Comité Français de la Libération Nationale, CFLN,est créé à Alger avec le général de Gaulle d’abord avec Giraud ensuite tout seul. Ce qui donne naissance ensuite au Gouvernement provisoire de la République Française, le GPRF.
Le combat de la Résistance pour l’avenir, c’est le programme du CNR ; les jours heureux programme optimiste.
Je vais demander à Guy Perrier de rajouter un complément par rapport au CNR, cette action de Jean Moulin et de rappeler ce travail fait par les cadres de la Résistance représentant du général de Gaulle en France.
Guy Perrier
Le CNR a été une grande avancée, l’oeuvre de Jean Moulin qui a été désignée par le général de Gaulle pour faire l’unification de la Résistance. Ce n’était pas si facile parce qu’il y avait Brossolette et Passy, qui s’inscrivaient en dehors de Jean Moulin, qui ont été chargés d’une mission très importante Arquebuse.
Jean Moulin a été choisi par de Gaulle parce qu’il avait une vue plus large, plus ouverte sur différents secteurs politiques. C’était un ancien préfet et en outre, il y avait à côté de lui quelqu’un qui l’a poussé à fond, Daniel Cordier, son secrétaire.
Cordier continue à s’opposer au retour des cendres de Brossolette au Panthéon.
Il y a eu l’arrestation due à la trahison et au manque de chance à Caluire.
Arrêté puis déporté.
Dans le CNR il y avait dans ce conseil des gens de grande valeur, c’est l’émanation de la Résistance française intérieure.
Ici à Alençon, vous avez la chance d’avoir été libérés les premiers, première ville française libérée par le général Leclerc de Hauteclocque, appelé Leclerc.
Le débarquement dont on va fêter le 70 ème anniversaire en France, était ignoré par de Gaulle, il n’a pas été mis au courant. Les Américains et les Anglais seuls ont préparé le débarquement. Un général américain a reconnu, que si les troupes américaines ont pénétré si vite dans les provinces de l’ouest et en allant vers Paris et il l’a écrit que :
« c’est dû à l’action efficace de la Résistance intérieure française » De Gaulle n’étant pas au courant de ce débarquement, la 2ème D.B. était rattachée aux Américains, équipée par les Américains et les Anglais. La 2ème D.B. arrive à Alençon.
La Résistance a joué un rôle très important dans l’avancée des troupes alliées, dans la pénétration dans toutes les provinces françaises, dans le midi.
La Résistance a unifié le territoire français et a permis les réformes lancées par De Gaulle et qui avaient été prévues par Brossolette et Passy.
Cette résistance continue ; dans le sens qu’encore maintenant, il y a les livres et les documents que vous allez travaillez, il y a une tradition de l’esprit qui se perpétue.
Vous, les jeunes, qui connaissez l’histoire, vous vous intéressez
La Résistance, il ne s’agit pas d’être pessimiste, la Résistance, il faut être optimiste.
Cet après-midi le soleil est revenu. La Résistance, c’est la volonté et la détermination.
Ce n’est pas triste. C’est une manifestation de l’espoir.
Leclerc a dit : « je n’ai jamais rien fait d’autre d’intéressant que lorsque je désobéissais »
Il était optimiste, déterminé, monarchiste, certes on l’appelait l’aristo (Philippe de Hauteclocque). Il était viscéralement patriote, entraineur d’hommes, il fascinait les gens, on lui pardonnait ses colères, ses impatiences. Il avait parfois des relations tendues avec De Gaulle qu’il contrait, mais il lui restait fidèle.
Leclerc, c’est la figure de proue de la France Libre.
La France Libre c’est un autre aspect d’une Résistance commencée à l’extérieur parce qu’il fallait être à l’extérieur d’abord en Angleterre et ensuite dans les autres pays qui se ralliaient. Cet esprit, je vous demande à vous, garçons et filles, fiers d’appartenir à cette journée de la Résistance.
Il faut que vous travaillez, ayez vos diplômes et préparez le CNRD. Ceux qui ne le font pas
travailler aussi car sans diplômes, il n’y a pas de réussite.
Les diplômes, c’est le passage vers un avenir prometteur et la Résistance c’est l’avenir, la confiance, l’optimisme. Ne soyez pas triste. Accrochez vous. Battez vous.
Christophe Bayard
Le message envoyé par les Résistants est toujours terriblement moderne.
Monsieur Guy Perrier faisait parti du mouvement Libé Nord et du réseau Navarre.
Il a été résistant dés l’âge de 15 ans.
Frédéric Smektala et Jean Louis Marie
Texte de Jean moulin, préfet d’Eure et Loire qui lançait cet appel aux habitants d’Eure et Loire
« Vos fils résistent victorieusement à la ruée allemande, soyez dignes d’eux en restant calmes. Aucun ordre d’évacuation du département n’a été donné parce que rien ne le justifie. N’écoutez pas les panicards qui seront d’ailleurs châtiés. Déjà des sanctions ont été prises, d’autres suivront, il faut que chacun soit à son poste. il faut que la vie économique continue. Les élus et les fonctionnaires se doivent de donner l’exemple.
Aucune défaillance ne sera être tolérée. Je connais les qualités de sagesse et de patriotisme des populations de ce département, j’ai confiance. Nous vaincrons. »
Le préfet d’Eure et Loire : Jean Moulin
Une chanson qu’a chanté Yves Montand (texte de Gébé Georges Blondeaux )
Une chanson qui est contre tous les totalitarismes, contre les exactions, contre le racisme, contre les gouvernements autoritaires, contre les chasses aux animaux à fourrures.
Çela englobe toutes les intolérances.
Ils m’ont tapé sur la tête Quand leurs pieds chaussés m’ont cerné
Je ne me rappelle plus pourquoi Etais-je allongé dans des draps
Ni même si ça m’a fait mal Ou bien couché sur la banquise
Parce que j’en suis mort Ou est-ce que je sortais d’un café ?
Qu’est-ce que j’étais, déjà ? Je suis mort dans la rue de l’Ouest
Travailleur immigré, philosophe, Sur la glace du Nord ou chez les flics de l’Est
Résistant caché, dissident notoire Ou dans la Pampa des casquettes
Ou bien animal à fourrure ? A coups de triques noires
Je m’appelais comment déjà ? Est-ce que je rêve de vengeance
José, Abdel, Argentino, De têtes policières éclatées,
Arabica, Jan Patocka De têtes de chasseurs sanglantes,
Ou bien alors bébé phoque ? De têtes de racistes en purée ?
Ils m’ont tapé sur la tête Ou bien est-ce que je vois des têtes
Je ne me rappelle plus pourquoi Émerveillées d’elles-même
Ni même si ça fait mal Émerveillées de leur dedans
Parce que j’en suis mort Et se découvrant nouveau monde ?
M’as-t-on assommé pour mes idées Je suis mort, répondez pour moi !
Ou pour faire de moi un manteau, Je m’appelais Jan Patocka !
Pour de l’argent ou la couleur de ma peau ? Argentin et bébé phoque arabe
J’ai un bout d’os dans la mémoire Maintenant… Ça me revient !
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