Hommage à André Houel

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on jan 5, 17 • by • with No Comments

Hommage à André Houel

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Allocution de M. le Président, Christophe Bayard :

André Houel nous a quittés. La France combattante perd l’un de ses meilleurs soldats et nous perdons un ami.
André Houel a consacré plus de 20 ans de sa vie à la défense de son pays, son parcours est exemplaire.
« Ma religion c’est la France », André aimait à rappeler cette expression qui illustre parfaitement son attachement à son pays et sa détermination à le défendre s’il le faut.
Tout avait commencé dans les épreuves. Car en effet André Houel n’a pas eu une jeunesse facile, ses parents qu’il perd très jeune et ses deux décennies au service de la France en traversant trois conflits dont la Seconde Guerre mondiale au début de laquelle il n’avait pas encore 15 ans.
Le jeune André avait alors cette exigence d’une conscience qui l’a poussé à entrer dans la Résistance dès l’été 1940. Les premières croix de Lorraine qu’il dessinait sur les murs de Rouen , les tracts et les faux papiers avec le Mouvement Front National ont été suivis par un engagement pour le combat direct contre l’occupant nazi dans une division blindée en août 1944.
André Houel est un soldat de Leclerc, ce qui a considérablement marqué son existence comme celle de tous ses compagnons de combat.
L’Histoire de la 2ème D.B. n’est pas une histoire comme les autres et André Houel pouvait être fier d’avoir participé à ce qui est pour toujours « L’une des plus belles pages de notre Histoire » selon l’expression du général de Gaulle.
Ce parcours de vie qui a été rappelé aujourd’hui, malgré les drames, les douleurs et toutes les difficultés traversés, n’a pas empêché André de conserver une espérance particulière et une foi dans l’avenir. Il est un volontaire optimiste, c’est aussi ce qui caractérise l’esprit de résistance.
Nous avons eu l’honneur de le rencontrer voici plusieurs années dans le cadre des cérémonies anniversaire de la Libération de la Sarthe et de l’orne. Immédiatement, le courant est passé. Le contact et l’amitié qui ont suivi n’ont pu aller qu’en grandissant.
Le professeur d’Histoire que je suis a également eu l’honneur d’inviter plusieurs fois André Houel à venir témoigner devant les scolaires à Alençon. La rencontre était toujours exceptionnelle car les élèves ressentent comme nous une immense admiration pour les anciens combattants de la liberté. Ils les considèrent comme des héros modernes et ils ne se trompent pas.

André a su transmettre l’état d’esprit, le parcours et les valeurs qu’il incarnait parfaitement. Je peux témoigner de l’efficacité de ces rencontres. Les jeunes se souviendront toute leur vie qu’ils ont eu l’honneur de connaitre un homme comme André Houel.
Je peux également dire ici combien vous avez marqué et impressionné les jeunes soldats qui nous accompagnent chaque été en Normandie sur les cérémonies commémoratives de la Libération. Notamment ceux du 501ème Régiment de Chars de Combat, à l’image de Brian qui était même devenu votre ami et confident.
Cher André, vos amis de la Route Leclerc sont venus vous rendre hommage.
Dans quelques minutes nous chanterons pour vous la Marche de la 2ème D.B. que vous aimiez tant comme tous les gars de Leclerc. Il est votre chant de fierté et de gloire.
Vous avez tant donné à la France.
Soyez sûrs que nous continuerons à porter cet esprit pour lequel vous vous êtes toujours battu.
Merci Monsieur Houel.

Nous publions ci-dessous l’éloge funèbre prononcé par la famille :

Cher père, Cher André,
Cher Camarade de la 2ème DB,

Nous sommes ici réunis pour te rendre un dernier hommage et évoquer ta mémoire, ton vécu et ta vie.

Tu naquis au Hameau de la Robillardiere près de Rânes le 21 novembre 1925, ton père Joseph Gustave HOUEL étant natif d’Ecouché et ta mère Esther Emilienne MAUBERT de Joué de Bois – tous deux ornais.

Ton enfance et ta jeunesse se sont, en partie, déroulées à Rouen puis, très vite, survint la seconde guerre mondiale qui a bouleversé vos existences … ce furent l’exode, les bombardements, la pénurie alimentaire, la faim, le chaos, l’angoisse, le traumatisme de la guerre, les destructions et les premiers morts sur la route de l’exode et le retour dans le bocage Ornais, le berceau familial. Ta mère mourut très tôt – trop tôt – en 1943 et ton père suivit en 1948.

Très vite, tout juste adolescent, tu choisiras la résistance française et le maquis normand « Un fils de la liberté et un combattant de l’aube ».. Un exemple de l’une de son action « contre l’ennemi » à l’époque alors qu’il n’avait pas 15 ans. Nous citons le témoignage de l’une de ses cousines «  ces deux premiers faits de résistance : chez ma mère qui était seule à Ecouché (mon père parti à la drôle de guerre) , dés l’arrivée des allemands en mai 1940  à Ecouché André a jeté des armes allemandes dans l’orne et avec Guy CARRE (notre cousin) et mis hors de service un avion situé à Argentan… ».

Ce fut le début d’une grande aventure et la naissance de ta vraie passion : La France, ta patrie. Ce pays que tu serviras, pour lequel tu te battras, dont tu défendras les valeurs, le patrimoine historique et les institutions républicaines..

1944 ; après une dénonciation et étant recherché, tu devras te cacher et tu trouveras ton salut auprès de troupes de l’armée américaine qui, te proposeront de t’engager dans la 2ème D.B. du Général LECLERC. Le 17 août 1944, tu t’enrôleras comme engagé volontaire à la 2ème Division Blindée à Carrouges où tu seras affecté au G.E.R.XV-E.R.3 ayant en poche ton diplôme de mécanicien. Comme tous ces jeunes combattants vous deviez vivre vos premiers combats, violents, destructeurs, connaitre l’agonie et la mort de vos camarades de combat et découvrir des bourgs et des villes détruits. Grâce à l’ingéniosité, la stratégie et la vive intelligence du général LECLERC à la tête de sa division, ce furent aussi les moments forts de joie lors des libérations de bourgs et de villes, de la Normandie jusqu’au Nid d’aigle « LE BERGHOF » en Allemagne dans une guerre éclair.

Ce exceptionnel vécu, cette fraternité de frères d’armes, cette victorieuse page d’Histoire à la 2ème D.B., t’auront indélébilement marqués mais aussi seront le souffle, le moteur de ta vie, ta passion, ton fil conducteur.

Tu choisiras de continuer à te battre à suivre cette famille qu’est l’armée dans les durs combats en Indochine (AL.4 et 6ème B.C.C.P) et en Afrique du Nord. Tu termineras ta carrière militaire comme adjudant chef au fil des différents combats et affectations. En 1952 que tu te marieras et fonderas un foyer. De cette union naîtront six enfants.

Après la guerre, tu seras présent aux commémorations, aux hommages et à la vie association jusqu’en début 2016… en sera aussi un bénévole actif, ainsi qu’auprès d’autres associations humanitaires telle que « la Banque Alimentaire ».
***
Tes enfants, tes petits enfants, ton neveu, tes cousins et cousines Jeannine et Roger MOUSSAY, Louis et Christiane CORBIN et la famille HATREL, tes camarades de la 2e DB et parachutistes, en particulier ceux du 6ème B.C.C.P., du 6e R.C.P., les jeunes reconstiteurs de véhicules historiques, en particulier, l’association Mayenne WW2 dont son jeune président, Vincent ORRIERE, te permettra de te faire revivre intensément les parcours de la Libération de la France en te véhiculant dans les véhicules U.S. de la 2e Guerre Mondiale. Ils entretiendront ta mémoire, tes valeurs, ton histoire de vétéran – ce que tu fus – et te redisent toute leur réelle affection réellement attristés de te voir partir.

A toi, à tout ce qui tu as su offrir, à tes valeurs patriotiques que tu nous as inculqué, à ton courage à ton caractère bien trempé et volontaire – à ta grande générosité, nous sommes venus te dire Merci et c’est le cœur bien lourd et triste que nous te disons au revoir.

André HOUËL avait reçu les décorations suivantes  :
Chevalier de la Légion d’Honneur, Chevalier de l’Ordre National du Mérite, Médaille Militaire, Croix de Guerre 39/45, croix de guerre des TOE « extrême orient », médaille coloniale.

Nous remercions du fond du cœur toutes les personnes ici présentes, celles qui sont venues de loin, les présidents ou responsables d’association patriotiques, les courageux porte Drapeaux, tous ceux ou celles qui, par la pensée ont envoyé des messages de sympathie et leurs condoléances.

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