Nous avons appris avec une grande tristesse le décès de notre ami Michel Leclerc de Hauteclocque, à l’âge de 80 ans, le 24 avril 2014. Nous étions présents lors de la messe des Funérailles qui s’est déroulée à Paris, en l’église Saint-Louis des Invalides, le 30 avril. Par l’un de ces hasards dont l’Histoire a le secret, Michel se trouvait alors à quelques mètres seulement de la crypte des Gouverneurs où se trouve enterré son papa depuis sa disparition en novembre 1947.
Être le fils d’un des plus grands héros de l’Histoire de France n’est pas une mince affaire, Michel savait parfaitement s’en montrer digne.
En premier lieu, la ressemblance physique avec son père était troublante : même forme du visage, même regard bleu et perçant. Avec la canne qu’il utilisait ces dernières années, Michel se rapprochait encore davantage de la silhouette de son père.
Et ce qui est encore mieux, il en avait également les qualités morales. Michel est venu témoigner à de nombreuses reprises à Alençon, répondant avec fidélité à mon invitation. Il faisait toujours preuve d’un très grand sens de l’écoute, d’une simplicité et d’une modestie totale. Il nous témoignait également beaucoup d’encouragements et un soutien très sincères, le tout avec une grande gentillesse.
Lors d’un témoignage pendant les Journées de la Résistance au collège Louise Michel
Michel aimait rencontrer les gens, il dialoguait volontiers avec les personnes présentes sur le parcours de la « Route Leclerc » que nous organisons chaque été. Il se montrait attentif et curieux de la personnalité des autres. Je me souviens notamment d’un long échange avec des jeunes sapeurs pompiers sur la commune d’Ancinnes. Le léger retard occasionné n’était pas grave, le contact et l’échange avaient eu lieu, ce qui correspondait parfaitement à la démarche qui était la nôtre.
Lors des journées de la Résistance devant les élèves, je lui demandais de parler de la personnalité de son père ce qu’il faisait merveilleusement bien. Malgré qu’il l’ait peu connu, il avait beaucoup appris par l’intermédiaire des hommes qui avaient été sous ses ordres en Afrique et pendant les campagnes de la 2ème DB.
Remise d’un livre à une jeune lauréate du Concours National de la Résistance et de la Déportation.
Ses mots étaient très touchants lorsqu’il évoquait ses souvenirs d’enfance et notamment les parties de chasse près de Tailly dans la Somme.
Les expressions étaient quelquefois étonnantes mais toujours très vraies. Michel décrivait le général Leclerc aux élèves comme un animateur d’équipe, un chef qui écoutait, analysait la situation et prenait ensuite une décision. Un homme qui n’avait aucune ambition personnelle, capable de s’opposer et de dire non si un ordre lui paraissait mauvais. Un homme sincère et désintéressé, dont le but est l’intérêt commun et en l’occurrence la victoire finale pour laquelle il mettait toute son énergie.
Remise de l’insigne de la 2ème DB à Mathieu Bordereau, un futur porte-drapeau lors d’une Journée de la Résistance au collège Louise Michel.
Oui, Michel Leclerc de Hauteclocque ressemblait beaucoup à son papa. Il avait également fait une brillante et courageuse carrière militaire en terminant avec le grade de colonel.
Nous le remercions pour tout ce qu’il nous a apporté. C’est sûr, il nous manquera beaucoup.
Christophe Bayard
Professeur d’Histoire
Président de Vive la Résistance
Vice-président de la Fondation de la France Libre
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